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Le spa s’aventure en pleine nature

Sur la route des sites historiques de la Loire, l’Hôtel La Borde en Sologne déroule la parfaite partition de l’hospitalité châtelaine. Des salons aux boiseries classées, des chambres aux plafonds hauts contemplant 40 hectares de parc, une architecture harmonieuse reflétée par un miroir d’eau. Le spa a été installé dans l’ancienne orangerie, avec cabines de soins épurées et rituels beauté confiés à des références de la cosmétique au naturel – la maison biarrote Alaena et l’américaine Tata Harper. Au bout d’un sentier où il n’est pas rare de croiser une biche, deux dômes font figure d’ovnis : des bulles transparentes couvertes d’écailles de Plexiglas se logent entre les chênes.
Ces « bulles de relaxation » où chacun peut venir s’isoler ont été imaginées par le couple de propriétaires dès le début de la transformation de ce château du XVIIe siècle en une adresse de trente-cinq chambres, ouverte en 2022. « Avec une si belle forêt et un tel potentiel d’apaisement, il fallait faire quelque chose », explique Anabelle Ubald-Bocquet, qui, avec son époux, Jean-Marie de Mourgues, a racheté le domaine familial voué à être vendu. « Les bulles ont été pensées comme une continuité en pleine nature du spa : elles font partie de l’offre bien-être, peut-être même plus encore que les espaces traditionnels, comme le sauna et le hammam. Nous y voyons des clients lire, s’étirer, méditer… C’est un lieu de déconnexion, sans technologie, qui rapproche de la forêt en toute saison. » L’hôtel quatre étoiles, qui vient d’installer sa salle de sport sous une serre et en pleine clairière, réfléchit désormais à poser des bains de bois entre les haies de son jardin labyrinthe.
Composante essentielle de l’hôtellerie haut de gamme, auparavant cantonné au cocon d’un espace aussi luxueux que clos, le spa se vit de plus en plus hors les murs. Et devient un marqueur de singularité. « Pendant longtemps, les grands hôtels pensaient en premier lieu chambre, décoration et restaurant. Le spa venait bien après. Aujourd’hui, les rôles se sont quasiment inversés : on peut bâtir tout un concept hôtelier à partir du bien-être. Dans cette tendance, les hôtels, en quête d’expériences immersives, misent sur l’extérieur », analyse Marine d’Aguanno, consultante en bien-être auprès d’établissements haut de gamme, passée par plusieurs palaces parisiens (Le Bristol, Le Meurice). Samuel Srouji, directeur de La Borde en Sologne, l’a observé au fil de vingt années au sein de grandes enseignes hôtelières et d’établissements indépendants : « Avant, on avait un spa un peu parce qu’il fallait en avoir un, aujourd’hui, il fait partie intégrante de l’identité d’un hôtel. Si les clients ont choisi un lieu entouré de nature, ils attendent qu’il développe une expérience en lien avec elle. »
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